Femmes d’ici – portraits

Femmes d’ici – portraits
est un projet commencé à l’automne 2013 à Istanbul. Il a été conçu pour se développer dans d’autres lieux significatifs du monde en mouvement, en France et à l’étranger sur une longue période.

LE PROJET

FEMMES D’ICI – PORTRAITS consiste à réaliser, sur toile, une série de portraits de femmes de tous milieux et de tous horizons, leur donnant une présence forte, intangible, réelle.

Chaque portrait est le fruit d’une rencontre au domicile de la personne, et s’attache à révéler comment un lien intériorisé avec ce lieu particulier anime le visage, le corps, les gestes du sujet.

Chaque œuvre est accompagnée d’une phrase prononcée par la femme lors de cette rencontre. Celle-ci donnera à entendre une parole singulière ancrée dans une réalité vécue.

Ce projet, réalisé dans une grande diversité de lieux – villes ou villages de différents pays –, permettra de donner forme et visibilité à la manière dont des femmes vivent et inventent leur histoire.

« Si je devais choisir rester dans mon appartement ou aller dans la rue, je choisirais la rue ». Emine

RÉALISATION

Le projet Femmes d’ici – portraits, est proposé à des structures artistiques, villes, régions, susceptibles de l’accueillir et de permettre sa réalisation.

Dans chaque lieu, il se déroule en trois temps :
Un premier temps me permet de découvrir l’atmosphère, le rythme, la géographie, l’histoire de la ville et du territoire plus largement.
Il me permet également de rencontrer des « passeurs » – personnes, structures ou associations – qui pourront être des intermédiaires auprès de femmes susceptibles de participer au projet.

Le deuxième temps est consacré à la rencontre des femmes chez elles.
Un petit questionnaire, toujours le même, me permet de soutenir et axer la conversation, sur le lien que chacune a avec son lieu d’habitation, ce qu’il représente pour elle.
Pendant la conversation, je prends des photos et des notes, cherchant à saisir les moments particuliers d’émotion, des attitudes, les gestes d’un langage expressif.

Le troisième temps se déroule à l’atelier. Il commence par le choix d’une photographie prise pendant la conversation, la réalisation au trait du dessin de la silhouette, puis son report sur la toile pour la réalisation du tableau.

« Mon mari n’aime pas ne pas savoir où je suis ». Hamine
« Mon plus grand regret c’est de ne pas avoir tenu mon journal ». Alike

LA COMPOSITION DES ŒUVRES

L’ensemble de la série est réalisé dans une unité de format et de technique.

– Le format est de 130 x 130 cm.
– Le support est de la toile de lin brut juste encollée, non enduite.
– Les portraits sont dessinés au crayon-fusain, au trait.
– L’absence d’ombre et de lumière situe le portrait dans un espace/temps en dehors du rythme des jours.
– Quelques éléments de mobilier ou d’architecture construisent l’espace.
– La couleur, allant du jaune fluo (saturation sans nuance) à des zones de toile brute (rien n’existe encore), place la femme entre deux extrêmes où peut se déployer ce qu’elle est et aspire à devenir.

Ainsi, la composition de la toile est une manière de traduire en peinture ce que la conversation avec chacune des femmes laisse transparaître d’une attitude, d’un positionnement, à un moment donné de son histoire, dans une tension entre l’accompli et ce qui ne l’est pas encore, une modernité qui s’impose et un espace de création où tout est à inventer.

Pour chacune des rencontres, je retiens une phrase de la conversation qui garde la trace de notre échange et le titre du tableau.

« Ailleurs je m’adapte, ici, je suis la reine ! ». Eliff

UNE EXPOSITION

L’exposition permet aux femmes ayant participé au projet de découvrir leur portrait, d’échanger avec les autres participantes ainsi qu’avec le public.
Autour de l’exposition peuvent avoir lieu des rencontres avec
– un public scolaire,
– des associations sensibles à la place des femmes dans la société,
– un public large sensible aux arts visuels.

Elles pourront permettre d’aborder des questions telles que : la place de la femme dans la cité et ce qu’elles en disent ; les notions d’espace public et d’espace privé ; évoquer les lieux d’intimité et du rapport à l’autre, d’un espace à soi et d’un espace partagé ; les notions de liberté d’être, d’agir, de se déplacer ; etc.

Le projet FEMMES D’ICI — PORTRAITS a débuté à l’automne 2013 à Istanbul.

Invitée par une galerie d’Istanbul, la galerie Gama, pour une résidence de six semaines en vue d’une exposition sur le thème de la ville, j’ai choisi d’y commencer le projet Femmes d’ici-portraits.

Dans cette ville, qui a connu un développement foudroyant,
la modernité côtoie en permanence la tradition,
la richesse, une grande pauvreté,
la culture ottomane, le monde occidental.
Dans ce contexte, interviewer des femmes turques de différents milieux, chez elles, en les interrogeant sur ce que représente pour elle leur lieu d’habitation, et en faire leur portrait, avait un sens fort.

Avec la complicité de la galeriste, Claire Sule Altintas, qui a pris les contacts et assuré la traduction, j’ai pu rencontrer et interviewer sept femmes. Ces rencontres ont donné lieu à cinq toiles pour l’exposition et deux dessins.

En débutant ce projet à Istanbul, dans ce carrefour de cultures et de civilisations, où les grandes questions de nos sociétés de plus en plus mondialisées sont à fleur de peau, je l’ai inscrit, de fait, dans une actualité internationale.

Les portraits qui accompagnent la présentation du projet ont été réalisés lors de cette résidence.

« J’aime ce quartier où je me sens chez moi». Eliff

FEMMES D’ICI à PARIS

« Ma maison est un carrefour où l’on trouve de la douceur.» Sophie
« Je suis toujours prête à prendre une valise». Magali
« L’appartement est comme une matrice, un lieu où l’on tombe le masque social ». Joëlle
« Je ne me suis jamais laissée emprisonner ». Barbara
« Le couple doit rester le coeur du foyer, sinon on ne devient que parent». Cécile
« J’aime me sentir petite dans un grand espace, ça me rassure ». Gabrielle