2008
Texte de Maria Ivens, Enseignante-chercheur universitaire, docteur en philosophie.
retour à TEXTES
En écoutant Catherine Van den Steen et en regardant sa peinture
L’importance de la lumière, tout commence avec la lumière, dit-elle.
L’importance du travail de la matière, du donner à voir, et du découpage de l’espace ordinaire.
La maîtrise de la technique de la peinture à l’huile fait ressortir le travail de la lumière et fait advenir le sujet; le devant du sujet invoque, appelle une forme, dé-couvre ou manifeste une présence, mais ne reste pas dans la figuration.
C’est la lumière qui transforme et donne la forme, par épuration, peinture économe à la surface, mais qui produit étonnamment une profondeur malgré la finesse de l’application des couleurs qui s’étendent vers l’avant, juxtaposées, faisant disparaître les volumes.
Un travail de l’ombre cohabite avec celui de la lumière, au commencement c’est la lumière, réitère-t-elle :
la lumière éclairant le monde, le soustrait de l’ombre.
Ainsi, il y a la présence mais aussi l’absence de ce qui est là mais n’existe pas encore, ce qui est cohabite avec ce qui n’est pas encore; émotion dans cette latence du monde, dans cette absence de ce qui n’est pas forme encore… et dans cette apparition du visible du monde extrait de l’ombre.
L’importance du regard sur ce qui nous entoure, mise en forme de l’ordinaire de l’espace dans lequel nous vivons : le travail sur l’espace – révélé par des lignes fondatrices horizontales et verticales – dirige et oriente la surface vers l’abstraction, vers un travail de sens qui dépasse ou déborde la simple représentation d’un lieu… dans un même temps, réinvestit, réinvente le réel… et, dans un même temps, réapproprie, réhabilite l’abstrait par ce chemin du réel.
Cohabitation, suspension, du présent et de l’absent, de la figuration et de l’abstraction.