du Commencement

Exposition – Evreux

2006

Texte du catalogue de Pascale Le Thorel, écrivain, éditrice de l’ENSBA de Paris et Commissaire d’exposition.

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Depuis ses études à l’École des Beaux Arts de Paris, Catherine Van den Steen s’exprime au moyen de la peinture et du collage. À la fois analyses, recherches et contemplations, ses œuvres sont à la fois en étroite relation avec le monde quotidien et en quête de l’indicible.

Élaborées à partir de photographies prises par l’artiste ou d’images prélevées dans les médias et rangées dans des boîtes thématiques jusqu’à utilisation, elles tentent de toucher l’essence des choses et des êtres, l’histoire aussi.

Les peintures à l’huile de la série du Commencement sont empreintes de poésie et nous entraînent à la méditation (leur titre même se réfère à la Bible et plus particulièrement à la Genèse). Tout commence avec la nature : des couchers aux levers de soleil (« il y eut un soir, il y eut un matin »), aux entrecroisements des branches des sous-bois (un noir-vert proche de Cézanne), aux miroitements aquatiques, la lumière révèle le monde de Catherine Van de Steen. Nature reflet, sans fioritures, sans fleurs, aux arbres sans racines, qui renvoie le spectateur à lui-même, mais aussi à une possibilité d’envol, comme ces oiseaux qui s’élèvent, bien souvent, dans le ciel des tableaux.

En contrepoint, les collages, habités depuis le sixième jour, donnent une vision plus critique de notre rapport à l’espace (qu’il soit urbain ou nature). Travaillés comme une succession d’images filmées, recadrées, recolorisées à l’encre, à la gouache et aux crayons de couleur, ils créent une sensation d’instabilité, une écriture vivante : « tu as l’impression que la terre, elle est ficelée, comme cela ».

Des collages aux compositions peintes de l’ensemble du Commencement, Catherine Van de Steen nous mène per visibilia ad invisibilia.